CAN 2021 : au bord de l’élimination, l’Algérie ne veut pas revivre le traumatisme de 1992 au Sénégal

Les derniers résultats ont dégagé un chemin limpide pour l’Algérie. Et il ressemble à une crête vertigineuse, avec le vide de chaque côté. A l’heure d’aborder leur match face à la Côte d’Ivoire, ce jeudi près de Douala (17h), les Fennecs n’ont pas le droit de trébucher. S’ils veulent décrocher leur billet pour les huitièmes de finale de la CAN 2022, ils doivent absolument s’imposer face aux Éléphants, déjà qualifiés.
Un nul ou une défaite les élimineraient du tournoi après leur accroc contre la Sierra Leone (0-0) et leur revers face à la Guinée Équatoriale (1-0). Actuellement derniers du groupe E, les joueurs de Djamel Belmadi, qui n’ont pas encore marqué au Cameroun, n’ont plus de calculs à faire. Annoncés comme les grands favoris de la compétition, les coéquipiers de Riyad Mahrez ont un trophée à défendre, deux ans et demi après leur sacre en Égypte. Leur élimination dès la phase de poules aurait des allures de séisme à l’est du Maghreb. Et raviverait le douloureux souvenir de l’hiver 1992.
Surclassés par la Côte d’Ivoire
En janvier de cette année-là, les Algériens se présentent au Sénégal auréolés de leur première CAN, décrochée deux ans plus tôt à domicile. Dans la liesse la plus totale. Les Fennecs sont les héros du peuple vert et blanc. La moitié des tauliers de 1990 est là, à commencer par le capitaine emblématique Rabah Madjer, mais aussi le gardien Antar Osmani, le défenseur Ali Benhalima, les milieux Tahar Cherif-El Ouazzani et Moussa Saïb, ou l’attaquant Djamel Menad. Le reste de l’effectif a été renouvelé avec des visages moins connus. Sans Cherif Oudjani, le buteur légendaire de la finale face au Nigeria au stade du 5 juillet 1962 d’Alger (1-0).
Le charismatique Abdelhamid Kermali est toujours sur le banc et tout le monde voit l’Algérie capable de réaliser le doublé. Pour la première fois, la CAN se dispute avec 12 équipes (contre huit auparavant), réparties en quatre groupes de trois. Mais les choses ne se passent pas du tout comme prévu à Zinguichor, où les Fennecs ont établi leur QG, dans le sud-ouest du pays. Dans la chaleur de la Casamence, les tenants du titre se font giflés par la Côte d’Ivoire pour leur entrée en lice dans le groupe C. Une reprise d’Abdoulaye Traoré, oublié au deuxième poteau (14e), une frappe de Youssouf Fofana après une longue touche dans la surface (25e) et un bel enchaînement de Joël Tiéhi (89e) refroidissent les partenaires de Rabah Madjer.
Derniers de leur poule
Et la déroute se poursuit dès l’entame du deuxième match face au Congo, toujours au stade Aline Sitoe Diatta. Les Algériens se sont cueillir d’entrée sur une nouvelle (très) longue touche, exploitée par Pierre Tchibota (6e). Nacer Bouiche, passé par le Paris FC et le Red Star, parvient tout de même à égaliser juste avant la pause (44e). Mais la rencontre se termine à 1-1. Un score qui laisse les Fennecs en dernière position de leur groupe, derrière la Côte d’Ivoire (qui remportera la compétition en battant le Ghana en finale) et le Congo. Éliminés, sonnés et abattus. Un drame que tout un peuple espère ne pas revivre dans les prochaines heures au stade Japoma…