Tout comme en 2017 et en 2019, le Sénégal entame sa troisième CAN d’affilée avec la faveur des pronostics pour une victoire finale. Malgré un statut de première nation africaine au ranking FIFA depuis 37 mois (record absolu), les hommes d’Aliou Cissé accusent un démarrage poussif. Avec un effectif aussi complet et représentatif des plus grands joueurs au monde à leurs postes, le Sénégal est pleinement favori sur le papier, mais pas que …
Un démarrage poussif !
Le Sénégal est toujours dans la préparation, pourrait-on dire, après deux sorties dans cette 33e édition de la Coupe d’Afrique des nations de football.
Une victoire étriquée sur le modeste Zimbabwe (1-0), même si c’est la quatrième d’affilé en match d’ouverture de CAN après 2015, 2017 et 2019. Un partage des points non moins mérité face au voisin guinéen (0-0). Des prestations qui font alors grincer les dents pour un favori assumé. C’est dans le jeu que les Lions ne convainquent pas, symbolisé par une réussite moyenne d’un peu plus de 70% dans le jeu de passes ou encore un unique but inscrit sur penalty. Alors que sur 26 tentatives face aux buts adverses, l’attaque sénégalaise n’en a cadré que 5.
Un contenu qui laisse à désirer pour la bande à Sadio Mané qui ne donne pas encore de satisfaction. D’ailleurs sur le plateau de la chaine de télé «Bein Sport», l’ancien international sénégalais Demba Ba n’a pas mâché ses mots à la première période de Sénégal – Guinée en pointant un manque de principes de jeu et non des absences de quelques individualités. « Quand on a des principes de jeu prédéfinis, peu importe les joueurs, chaque joueur qui vient remplit une tâche et une fonction. Les principes de jeu, on les voit très difficilement avec le Sénégal », a affirmé l’attaquant sénégalais à nos confrères de l’hexagone. Les Lions ont ainsi eu du mal au démarrage de cette compétition avec des résultats en deçà de ce que l’on pourrait espérer pour un favori à la victoire finale.
Circonstances atténuantes !
Malgré ses sorties moins convaincantes le Sénégal dispose aussi de circonstances atténuantes. Avec le forfait de cadre comme Krepin Diatta ou encore Ismaïla Sarr présent sur la liste mais pas encore disponible. D’ailleurs sur son premier onze (contre le Zimbabwe), le sélectionneur des Lions a aligné 6 joueurs qui découvrent la Grand-messe du football africain.
La Covid-19 a également fait de la tanière un cluster avec pas moins de 10 joueurs positifs depuis le début de la préparation (Pape Matar Sarr, Nampalys Mendy et Mame Baba Thiam, Kalidou Koulibaly, Saliou Ciss, Bamba Dieng, Idrissa Gueye, Fodé Ballo Touré, Édouard Mendy, Famara Diedhiou) et de six membres de l’encadrement. A cela s’ajoute les cas Alfred Gomis et Cheikhou Kouyaté qui avaient été testés positifs alors qu’ils n’avaient pas encore rejoint le stage des Lions. Et une préparation en altitude (au Rwanda) annulée du fait de la libération tardive de ses principaux cadres, tout comme le match amical prévu à cet effet. L’organisation également n’a pas épargné le Sénégal en le faisant jouer à 13H (heure locale) sous une température environnante les 30 degrés et une humidité à 60%. Des conditions très difficiles pour les organismes décriées par le leader technique de l’équipe.
«Ce n’est pas évident. C’est malheureux de jouer deux fois de suite à 13 heures, alors que certaines équipes n’ont pas joué à cette heure-là. Ce n’est pas équitable. On n’est pas content », a confié Sadio Mané après le deuxième match.
Et à cela s’est ajouté la suspension de quatre mois pour Pape Gueye prononcée en pleine compétition par la FIFA dû à un litige sur son transfert avorté durant l’été 2020 à Watford (élite anglaise). Même si un recours est en train d’être déposé auprès du Tribunal Arbitral du Sport (TAS) par son club de l’Olympique de Marseille.
Mais, la bonne nouvelle est que le Sénégal s’est enfin entraîné avec le groupe presque au complet et devrait être prêt à assumer pleinement son statut de favori dans les rencontres à venir.
Un statut à assumer !
Depuis Novembre 2018, l’équipe nationale du Sénégal a détrôné la Tunisie et truste à la première place du ranking FIFA et flirte régulièrement avec le top 20 mondial.
Avec 1561,68 points dans l’escarcelle d’un classement basé sur un algorithme qui procède par addition et/ou soustraction sur un total de points, en fonction des matches gagnés ou perdus. Un système définis par la force relative des deux adversaires, car le modèle prend en compte la logique qui voudrait qu’une équipe mieux classée obtienne de meilleurs résultats face à un adversaire qui occupe une position inférieure au classement.
Édouard Mendy, Kalidou Koulibaly, Idrissa Gueye ou encore Sadio Mané, figurent parmi les meilleurs joueurs à leur postes dans la galaxie du football de haut niveau. Ajouter à cela, Pape Matar Sarr et Bamba Dieng, espoirs du football africain et pur produit de la formation sénégalaise. Cette équipe dispose d’un effectif qui malgré toutes ces circonstances doit montrer un visage tout autre. Pour enfin troquer cette image « de nation qui ne gagne que sur le papier » par une victoire finale et inscrire cette première étoile sur la tunique immaculée du lion.
Pape Ousmane KASSE ( Mababa Sports Magazine)
