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RENAISSANCE DE LA BOXE AU SÉNÉGAL: Le Noble art en quête d’un nouveau souffle

37 ans après l’arrêt des compétitions nationales de boxe au Sénégal, La Fédération Sénégalaise de Boxe (FSB) tente de relancer la discipline. La FSB veut désormais se mobiliser pour l’organisation d’un championnat national pour toutes les catégories. Ce qui qui a démarré par les « Challenges des débutants » dans les premiers mois de l’année 2021. La nouvelle direction sous la houlette de M. Modou Mamoune Sène, élu en juillet 2020, compte s’investir pleinement en termes de finance, de matériel, d’équipement des salles, et de support des clubs dans les régions, pour rendre les boxeurs plus professionnels et plus performants.

Les pensionnaires du club « Fi la Feel » de Guédiawaye en échauffement en présence de leur coach Mor Niang (en face)

« C’est dur, on n’a pas réellement le temps de souffler », nous rapporte plier en deux Mamour Niang, grand espoir du club « Fi la Feel » de Guédiawaye après une intense séance de frappes et d’esquives.  Loin des paillettes et strass du MGM Grand de Las Vegas et du mythique et fleuri Madison Square, l’apprentissage du noble art se fait à la « dure ».  Le Béton a remplacé le ring, le public se limite à quelques passants un peu curieux venus observer, ces jeunes boxeurs enchaîner crochets, jabs et uppercuts au milieu du rondpoint de la plage de « Malibu » à Guédiawaye, dans la banlieue dakaroise.

Les klaxons et le vacarme des véhicules qui arpentent cette route n’entament en rien la détermination de ces jeunes membres du club “Fi La Feel créé en 2021. Ici, le quotidien est fait d’abnégation et de sacrifices ; et, les lendemains, toujours porteurs d’un espoir, certes fragile, mais résolument chevillé aux poings. Telle la promesse d’une future carrière de boxeur professionnel, avec comme point d’orgue une participation aux mythiques jeux olympiques de l’ère moderne. « Nous avons décidé de créer ce club pour initier les jeunes de la banlieue à la Boxe. Nous travaillons avec nos propres moyens pour tenter de vulgariser la Boxe. On travaille avec 13 boxeurs présents dans toutes les catégories. Nous n’avons pas encore participé à une compétition nationale et encore moins internationale, mais  ambitionnons de positionner nos boxeurs pour les prochains championnats du Sénégal », a indiqué Pape Malick Diouf président du club de boxe Fi la Feel.  Le patron du club n’exclut pas à l’avenir, d’intégrer des locaux beaucoup plus adéquats pour assurer à ces pensionnaires de meilleures conditions de travail et une meilleure prise en charge médicale des jeunes boxeurs.

Les gants paraissent un peu lourds pour ce boxeur un peu frêle qui esquive les coups de son coach Mor Niang, entraîneur au club. Du haut de son mètre soixante-quinze, son jeu de jambes et sa vitesse lui permettent d’éviter avec une grande facilité, les coups de son partenaire d’entraînement. Cet ancien pensionnaire de l’équipe du Sénégal lors des championnats d’Afrique Zone 2 à Praia (Cap-Vert) répète ses gammes depuis plus d’une heure. « J’ai décroché une médaille de bronze lors de ce tournoi de Praia en 2019 en welters (60 kg-69 kg). En dehors de mes séances à Fi la Feel, je m’entraine aussi dans des salles de boxe et je fais aussi du jogging. Je suis obligé d’allier mes cours à l’université de Dakar le matin et mes séances d’entrainement l’après-midi » a indiqué le jeune boxeur.

 

Précarité sociale des boxeurs, manque d’équipements 

Le jeune Mamour Niang face au Cap-verdien Hernani lors des championnats d’Afrique de Boxe anglaise Zone 2 en 2019-catégorie 64Kg

Ce dernier déplore le manque de suivi médical pour les jeunes qui évoluent dans la discipline. « Je me suis blessé à l’épaule l’année dernière lors de mes séances d’entrainement. Cette blessure m’a éloigné des rings pendant un long moment et je me suis soigné à mes propres frais. Je sais que c’est dur mais dans l’avenir je veux devenir un boxeur professionnel et représenter dignement mon pays », a -t-il ajouté.

Si la renaissance de la Boxe entend se faire sur le terrain, la nouvelle direction de la Fédération sénégalaise de Boxe veut œuvrer en coulisses pour sortir la discipline de l’ornière. A l’‘issue de l’assemblée générale élective, Modou Mamoune Sène s’était engagé à œuvrer pour la relance effective du noble art au Sénégal en juillet 2021. Pour cela, il compte s’investir pleinement en termes de finance, de matériel, d’équipement des salles, et de support des clubs dans les régions, pour rendre les boxeurs plus professionnels et plus performants’’. Il envisage aussi le ‘’perfectionnement du corps médical et arbitral, sans oublier la formation des techniciens et cadres administratifs’’.

« Nous avons débuté la saison par les championnats nationaux, désignés ‘Challenge des débutants’, (ndlr : Boxeurs qui ont moins de 5 combats) organisés sur l’ensemble des quatre zones du pays définies par le découpage géographique de la Direction technique nationale (DTN). Les tournois ont regroupé plusieurs participants provenant des zones :  la zone Centre 1 qu’est Dakar, où l’on retrouve plus de 50 % des clubs du pays, la zone Centre 2 (Thiès, Fatick, Kaolack, Diourbel et Kaffrine), la zone Nord (Saint-Louis, Louga et Matam) et la zone Sud (Tamba, Ziguinchor, Sédhiou et Kolda) », a indiqué Malick Niang Directeur technique adjoint de la Fédération de Boxe. Selon le responsable fédéral, les qualifiés de ces tournois vont se retrouver en phase finale avec les élites (ndlr : Boxeurs qui ont plus de 5 combats) pour un grand championnat à partir du 28 mai 2021. Ils vont s’affronter sur une période de 4 mois pour désigner les champions du Sénégal pour toutes les catégories.

« Nous sommes en phase de recensement du nombre de licenciés de boxe, pour au total une quarantaine de clubs de Boxe. L’absence de compétitions nationales a beaucoup dégarni les rangs des pensionnaires de la boxe.  Tous les clubs souffrent d’un déficit de moyens mais nous sommes dans une dynamique de relance de ce sport et de féminisation de la boxe et d’un retour des équipes nationales avec Equipe A et B. Nous avons aussi prévu de recruter des entraîneurs et des encadreurs pour élever le niveau de la Boxe », a ajouté le responsable de la Fédération. « Nous espérons au sortir de ce championnat, pouvoir préparer au mieux les équipes nationales aux différentes compétitions continentales pour l’année 2022 et pour les prochaines olympiades en 2024. En outre, nous comptons mobiliser les pouvoirs publics et les sponsors pour aussi accompagner le développement de la boxe professionnelle », a indiqué de son côté Mamadou Mamoune Sene, nouveau Président de la Fédération de Boxe.

 

Le champion du monde de boxe, Souleymane Mbaye prépare de jeunes boxeurs dans son club Keur champion.

La nouvelle direction a entrepris une tournée dans toutes les salles et clubs de boxe pour s’imprégner des difficultés que rencontrent la discipline. Le principal constat est le défaut de matériels et d’équipements et notamment le problème des rings. Nous avons prévu d’expérimenter l’utilisation d’un ring fabriqué par des entreprises locales. Si le test s’avère concluant, nous allons pouvoir en équiper toutes les salles de boxe du Sénégal. Par ailleurs, “Le Cnoss (Comité national olympique et sportif sénégalais) nous a promis des équipements de Boxe pour  nous soutenir dans notre travail. On a bon espoir de pouvoir réceptionner ses équipements. Nous avons aussi comme objectif d’assurer une bonne formation des coaches et des encadreurs pour permettre la pérennité de notre sport’’, s’exclame toujours le Président de la Fédération de Boxe.

 

 

 

Premier jet-Dossier réalisé par Mamadou Makhfouse NGOM (Mababa Sports Magazine)-

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