
Disparu le 31 mars 2020 des suites d’une maladie à coronavirus, l’ancien président de l’Olympique de Marseille reste dans les cœurs de bien des sportifs. Longtemps loin des projecteurs, certains membres de sa famille dont sa sœur, Maguette Diouf, ont accepté de conter à Mababasports, leur ‘’Pape’’.
Bopp, lundi 7 juin, il est 18h. Sous le soleil couchant, les jeunes continuent de jouer au ballon rond. Dans ce quartier situé au cœur de Dakar, la maison familiale de Pape Diouf est connue presque de tous. Sur place, la maitresse de maison, la sœur unique de Pape, Maguette Diouf nous accueille, vêtue d’une robe gabonaise noire. Après les salamalecs d’usage quelques présentations des membres de la famille, place aux témoignages sur l’ancien Président de l’OM. Mais dès l’évocation du sujet, la bonne dame perd ses mots. Elle n’arrive plus à verser ses larmes. Difficilement, elle finit par lâcher : ‘’Pape Diouf n’était pas seulement un grand frère pour moi. Il était à la fois un père, une mère et mon meilleur ami. Toute sa vie, il ne cessait de me protéger. Il me couvait d’amour et beaucoup d’affection (…). Il a tout fait pour moi. Jamais, il n’a cessé de me combler de cadeaux. Il m’aimait d’un amour démesuré’’.
Pour elle, la générosité de Pape, son amour pour sa famille, étaient sans limite. Elle explique : ‘’J’étais fonctionnaire, mais Pape n’en a jamais tenu compte. Il assurait l’intégralité des charges familiales. Chaque année, il me changeait de véhicules, il m’a amené à plusieurs reprises à la Mecque. J’ai toujours vécu dans l’opulence, grâce à Pape Diouf’’.
Quand il venait à Dakar, Pape se rendait à la maison pour voir sa mère qui vivait encore. Il recevait ses amis ici. Les gens venaient de partout pour le rencontrer. Homme affable, il donnait sans compter et n’attendait quoi que ce soit en retour. Maguette Diouf : ‘’Même après le décès de notre mère, il n’a jamais changé ses habitudes. Il m’a toujours remis en toute discrétion beaucoup d’argent à chaque fois qu’il venait à la maison pour que je le distribue à nos parents qui venaient le voir ou qui vivaient dans cette maison. Jamais, il n’a voulu que quelqu’un le remercie pour ses largesses. Il me demandait toujours d’attendre qu’il parte de la maison pour remettre ces sommes d’argent’’. Pour témoigner du degré de complicité avec son défunt frère, elle précise : ‘’Il a même donné mon nom à dernière fille. Avec sa disparition, j’ai perdu ma moitié’’, soupire-t-elle non sans ajouter que Pape a aussi emmené tous ses enfants en Europe et prenait en charge tout seul leur éducation.
Embouchant la même trompette, sa cousine Anta Seck ne tarit pas d’éloges pour l’ancien président de l’OM. Pour elle, Pape Diouf était un fervent musulman qui n’a jamais coupé les liens familiaux. Une fois, raconte-t-elle, le cousin bien aimé était en visite dans la première capitale du Sénégal où habite sa cousine. ‘’Ce jour-là, dit-elle, tout le monde voulait qu’il soit avec lui, mais il a décliné à toutes ces invitations pour venir passer la journée avec moi. Il disait à ses amis stars qui étaient venus à Saint Louis avec lui, de se rencontrer le soir à l’hôtel, car il passera la journée avec moi en famille’’.
Malgré sa grande aura mondiale, Pape n’a jamais changé. Il aimait jouer et échanger avec les membres de la maison. Il s’est toujours rabaissé et ne montrait jamais qu’il était une grande personnalité. Pape était d’une humilité incroyable, confie sa cousine, élevée par sa mère. Même son de cloche chez les enfants de Maguette : Aichatou, Aminata, Marième Soda, Amdy Moustapha. Pour eux, Pape n’était pas seulement un oncle. C’était un deuxième papa. ‘’On ne se lassera jamais de rappeler le grand homme que fut tonton Pape. Ce qui est incroyable c’est qu’après sa mort, on constate qu’il était généreux non seulement pour les siens, mais aussi pour les tiers’’.
Dans le lot des témoignages qui ont émerveillé plus d’un, suite à sa disparition, il y a celui de son ex épouse Ndèye Kady Tall avec laquelle, Pape a un enfant. Elle disait sur la RFM : ‘’Malgré notre divorce depuis 1994, Pape Diouf a toujours été d’un grand apport pour moi et pour son fils, aujourd’hui âgé de 28 ans. Je n’ai jamais acheté le mouton de Tabaski, il s’en chargeait chaque année. Il prenait tout en charge, autant pour la Tabaski que pour la korité. Je n’ai jamais acheté un seul habit pour mon fils, c’est Pape Diouf qui faisait tout. Malgré notre divorce, je suis restée l’amie de sa maman, amie également avec son épouse actuelle. Je ne saurais jamais le remercier suffisamment’’.
Réalisé par Maimouna SANE (Mababa Sports Magazine-N°000-Juillet 2021)
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